Aventures omanaises

Nous voilà de retour du Sultanat d'Oman, reposés et enchantés de notre voyage. En deux semaines nous avons bien exploré le pays, admiré des paysages magnifiques, croisés des dizaines (centaines?) de dromadaires et de chèvres, des ânes, des tortues, des poissons, des crabes et autres crustacés, des oiseaux.

C'est d'ailleurs un peu à cause d'un héron que nous avons vécu l'une des journées les plus mémorables de notre voyage. Attirés par une belle lagune près de Raz al Had, et équipés d'un énorme 4x4 Toyota, nous avons conduit sur le sable pour finalement nous embourber! Malgré nos efforts pour dégager le 4x4, impossible de s'en sortir seuls... Des habitants sont alors arrivés pour nous aider, d'abord en pensant que nous y arriverions à plusieurs, puis ensuite pour nous conduire au village le plus proche (15km) afin de trouver un autre 4x4 qui pourrait nous extraire de cette boue collante.

Peine perdue, vu le poids de notre véhicule, il fallait au moins un 4x4 de puissance équivalente et dans ces endroits reculés ça ne court pas les rues, contrairement aux pick-ups. Nos compagnons omanais ne perdent pas espoir et après nous avoir acheté de l'eau, nous retournons tous sur la lagune (où la mer monte!).

Là bas d'autres habitants nous rejoignent, dont certains plutôt costauds et nous recommencons à dégager les roues et à rassembler tout ce qui pourra nous aider: planches, pierres etc. Cela fait maintenant plusieurs heures que nous sommes affairés.

Soudain ce que nous n'attendions plus apparait: un autre gros 4x4, un Mitsubishi, entre sur la lagune! A son bord trois jeunes fonctionnaires omanais qui photographient le pays pour la première encyclopédie d'Oman. Ils s'approchent mais nous leur faisons signe de ne pas s'aventurer hors du sable sec puis avec l'aide des habitants de la lagune ils positionnent leur 4x4 près du notre. Ne manque qu'une chose: une corde, que ni eux ni nous n'avons... Un omanais super baraqué se dirige vers un bateau qui mouille sur la lagune et en revient avec une énorme corde. Elle est attachée entre les deux 4x4, nous laissons deux omanais se mettre aux volants des véhicules. Les moteurs sont allumés, les consignes données, c'est parti: le 4x4 Mitsubishi fait rugir son moteur et s'élance dans la direction opposée au notre dont les roues patinent dans la boue. Mais la corde lâche. Et mon coeur fait un bond...

Pas le temps de se résigner, comme me le dit un omanais: "there's one more chance!", encore un espoir. La corde a été sectionnée certes, mais il en reste suffisamment pour une deuxième tentative. Alors que le soleil a disparu derrière des montagnes, les hommes recommencent les mêmes gestes, tout est à nouveau en place. Les conducteurs prennent place, le 4x4 Mitsubishi accélère, avance et.... VICTOIRE! Notre 4x4 a suivi, le voilà au sec, lesté d'une boue grasse, mais prêt à repartir!

Chacun se félicite et nous constatons ce que nous avions craint: notre 4x4 reposait sur son chassis... La corde restée coincée dans l'anneau du 4x4 Mitsubishi est coupée avec mon Laguiole, qui n'a jamais autant et aussi bien servi. Les 3 jeunes fonctionnaires repartent et nous faisons tranquillement de même, à pied, notre 4x4 étant conduit en zone sûre par un omanais.

Nous ne savons comment les remercier pour leur aide, pour tout le temps passé avec nous. C'est même eux qui proposent de venir boire un thé chez eux! Assurément, cet après-midi restera un temps fort de notre voyage, et cette rencontre avec les omanais nous laissera un sourire aux lèvres pour longtemps.

MERCI!!!